Ce 10 juin, le Maroc a annoncé une prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 10 juillet et une levée partielle du confinement dans certaines régions… Casablanca ne fait pas partie de ces régions et donc les règles ne changent que très peu pour nous. La grande nouveauté est que les magasins peuvent rester ouverts jusqu’à 20h au lieu de 18h… Par contre, il nous faut toujours une autorisation exceptionnelle pour circuler et sortir uniquement pour aller faire les courses nécessaires… Nous n’avons aucune visibilité sur des échéances quelconques : réévaluation de la situation, levée même partielle du confinement, ouverture des frontières… Mais restons positifs!
Les enfants ne peuvent, en théorie, toujours pas sortir de la maison et encore moins voir de copains. J’avoue qu’on a commencé à tricher, pour que la situation reste tenable pour tout le monde. Une petite vie de quartier s’installe petit à petit : tous les jours, en fin de journée, par hasard d’abord, par habitude maintenant, les familles de notre rue se retrouvent pour faire faire du vélo à leurs enfants. Les tours de vélo deviennent des jeux de touche-touche et les parents discutent et font connaissance! Balthazar est très fier de promener le caniche de la voisine, Hortense fait des tours de blocs avec Mrs Achaoui (son institutrice qui s’est confinée chez sa fille au bout de la rue) et Clémentine fait de la trottinette avec Sacha et Emma. On est a deux doigts de sortir l’apéro dans la rue!
A force de passer autant de temps à la maison et ensemble, je peux aussi voir certaines choses qui se mettent en place dans la dynamique familiale et dans la manière dont les enfants s’occupent!
D’abord je vois le richissime monde imaginaire d’Hortense s’étoffer et se complexifier chaque jour et surtout, je vois Clémentine se faire happer dedans avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. Les enfants abordent aussi les journées avec plus d’autonomie et d’indépendance. Ils commencent à jouer de façon plus autonome et créative. Playmobils et légos sont devenus leurs meilleurs amis et surtout ils passent des heures à lire. Les grandes découvertes du moment sont Astérix & Obélix et la mythologie grecque en BD. Les enfants adorent, posent pleins de questions et retiennent des myriades de détails de ces histoires complètement fantasques! Je dois admettre que sirènes, géants à 3 têtes et faire la courte échelle pour rallumer la torche de feu au soleil sont de l’eau pour le moulin de l’imagination des enfants de cet âge-là!
Les moyens de transports La reine, le chef des pirates et leurs enfants La salle des gardes, qui font la file pour payer le chevalier, qui voit sur sa télévision (qui bouge en même temps que le voleur) si un méchant arrive. Il prévient alors les gardes, tout bas (pour pas prévenir les méchants) qui peuvent sauter au-dessus du mûr et arrêter les méchants!
L’espièglerie de Balthazar donne aussi des idées aux filles et surtout, à force d’être sollicité par ses soeurs, son langage commence aussi à se développer! Il a maintenant son petit lexique bien à lui, composé plus d’onomatopées que de mots. Il pourrait paraître absurde mais, il est plein de bon sens. Son rire, “à l’envers” est aussi très contagieux!
Lors d’une délicieuse paëlla de homard, Hortense a découvert les “pousse-pieds” : sombres fruits de mer, mi-coquillage, mi-corail qui poussent a même la falaise là où la mer espagnole est la plus agitée et les vagues les plus fortes. Ceux qui les prélèvent, le font au péril de leur vie, ce qui en fait le produit espagnol le plus cher… un véritable caviar!
Voici quelques exemples du lexique de Balthazar
Kaki : Clémentine et/ou Hortense et “l’ôth” : l’autre,
tshi : eau gazeuse,
Yaya : Balthazar,
Heinnnnnn (un peu rocailleux, du fond de son ventre) : moto (c’est-à-dire le bruit que fait une moto ici)
Wahou : lion
pfr (un peu le bruit du prout) : cheval
ien : câlin ou viens (mais qui est alors accompagné d’un geste de la main)
Nnnnn : fini!
Gngnngngn : lange
Nam-nam : manger
Am : biberon
Pop : pomme
Wa : histoire, s’asseoir ou “assieds-toi”